Bourbon l'Ancien

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    ( La nuit du 8 au 9 Mars 2007)


C'est ainsi que s'évoque à moi l'origine de la maison de Bourbon, berceau d'une des plus formidables, d'une des plus solides souches des temps qui nous ont fondés : Bourbon l'Ancien.

Ce nom parfois qualifie Archambaud II, l'un des maillons de la chaîne, et désignait traditionnellement la première maison de cette illustre race.

Tandis que je sillonne ces temps-ci des régions que je ne connaissais pas, scrutant en elles d'imaginaires et possibles pays nouveaux, et tandis qu'agacé par la vulgarité du débat quotidien je recherche tout moyen de l'oublier, me voici cette fin de nuit dans cet ancien Pays de Bourbon, où me fait transiter un hasard personnel, et que jusqu'ici je n'avais traversé que la nuit.

Parisien fuyant Paris, provincial, la province, c'est dans la solitude de la réflexion que je peux naviguer au lointain, sans me noyer aux vapeurs de ce monde inepte.

De l'impression de ce voyage, je voulais vous dire un mot, dès Vendredi soir. N'ayant pas pu le mettre en ligne ce soir-là, ce sera maintenant chose faite.

Au matin levant je visite la toute petite ville de Bourbon-l'Archambault. Je ne puis m'empêcher de ressentir la chance d'une telle visite, et je me dis aussi que tant de gens transitent par ces lieux : tourisme, séjour thermal, visite du Pays de Bourbon, sans qu'il y ait au fond d'eux, à cela, événement.

Une femme traverse la place : je me dis que cette force saine, cette solidité nourricière sont les mêmes que celles de ses aieules servant à l'aube de la dynastie.

En descendant la route, je venais de découvrir un moment auparavant la ruine du château de Bourbon, dont la structure évoque qu'il fut immense, et j'admire le contour restauré, jalonné de maisons habitées, de ce qui m'impressionne bien plus que le château lui-même : le dessin de sa formidable enceinte. En descendant vers lui, comme maintenant arrêté en face, sur la petite route qui descend vers le bourg, je trouve le château moins imposant que les photos me l'avaient enseigné.

La nature est riche, vallonnée, l'herbe d'un vert profond. En remontant, pour quitter la cité nichée au creux d'un vallon, je me dis que je n'ai encore pas croisé de semblables terroirs. Celui-ci ressemble à la collection de plusieurs terroirs typiques. Cette impression vient-elle des lumières, étranges, du matin ? Les teintes sont d'un pastel que je ne connais pas, tandis que je roule vers Souvigny, cité de l'Abbatiale célèbre fondée par les Bourbons, et lieu de leurs anciens tombeaux.

Je vous dirai dans un prochain billet quelques mots de l'expression "Pays de Bourbon" que j'emploie, afin d'expliquer ce qu'elle recouvre. 

La raison qui a déterminé l'envie d'écrire ce billet, est celle-ci : tandis que je croise au coeur de ce Pays de Bourbon, je goûte à une impression, jamais ressentie, d'être centré, dans un lieu centré, ancré de la façon la plus ferme et la plus rassurante, mais sans poids. Et pourtant j'avance assez vite. Nous sommes, il est vrai, au coeur de France, le coeur géographique, uni à son coeur historique.

A Souvigny, c'est une pensée pour Madame, qui me vient spontanément. La Comtesse de Paris, mère de l'actuel Comte de Paris, dont j'aimais tant la force et la philosophie.

En repartant, je pense à ce débat toujours présent sur la succession salique, et je me dis qu'on n'enchaîne pas les hommes au nom d'un principe. 

Les strates du ciel à la fois proches et lointain filtrent des couleurs que je n'ai jamais vues. Un étrange bleu électrique, mêlé à des pastels d'un jaune aussi rare et aussi nuancé, atténuent le soleil d'un jour qui sera chaud. A Souvigny je l'ai vérifié : le vitrage foncé n'est pour rien dans ces teintes.

Repartis à toute allure, mon compagnon de voyage et moi-même, vers la capitale auvergnate où un rendez-vous nous presse, je bondis à plus de cent-soixante-dix, sans imprudence toutefois... Pour l'occasion la voiture invente l'aéro-planing ! 

Tout en roulant je sais que ce matin, j'ai croisé l'or indéfinissable, prélude à l'or royal. Je sais que, dans l'imparable succession des signes, ce matin-là n'est pas pour rien. je sais que j'ai croisé l'invincible mémoire d'ondes des mythes immortels. Volant vers la journée auvergnate qui m'attend, je vois, surgie d'un seul coup, la fresque des montagnes d'Auvergne.

La journée sera longue, remplie, et bienheureuse. Le film "Je crois que je l'aime", à la fin de l'après-midi la tendra un peu plus.

Le soir, la fatigue se mélange à l'éblouissement de l'action, du soleil et de toutes les émotions provenues de la nuit.

Ce soir, la nuit est très haute. C'est l'immense nuit auvergnate, la haute nuit tapissée d'ors anciens toujours pleins de promesses. 

Je sais que je me suis promené très loin, auprès des temps anciens, encore non souillés. Pour l'heure ceux qui avancent m'appellent au sommeil. Ce soir, mes rêves iront dans l'or royal.

 



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R
Cendrine, votre commentaire me touche. J'irai très prochainement poursuivre le débat sur votre blog, que j'ai visité. Je partage l'essentiel de vos combats !<br /> J'aime le piège que vous avez tendu à certains...<br /> Vous êtes ici la bienvenue, et c'est surtout à votre intention que j'ai ajouté un ou deux "livres plus anciens".<br /> L'interview de Franck ABED vous offrira elle aussi un nouvel angle d'étude, et  ceux-ci sont nombreux !<br />  
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C
Je découvre votre blog  après une recherche sur le royalisme français : je m'étais égarée sur divers forums royalistes calamiteux (par jeu, envie de me moquer et peut-être aussi par curiosité), je vous y ai trouvé et, comme me le laissaient supposer vos réponses détonnantes, je trouve là une écriture belle et sensible, une pensée complexe, agile et vivifiante.Je suis de la belle gauche (c'est à dire pas celle que l'on nous propose aujourd'hui), mais ça ne m'empêche pas d'être habitée par mes dieux et mes aïeux, par ma terre et mes auteurs favoris et alors je trouve que ça fait du bien de trouver une pensée française pas stérilement ratiotinante.
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