L'esprit de la France Libre / 2
Le 18 Juin 1940, le Général de Gaulle appelait les Français à le rejoindre, dans l'espérance et dans l'honneur.
Acte fondateur de la France Libre, l'Appel allumait dans la conscience française (et à travers elle, du monde) une flamme qui ne s'éteindrait pas.
Il ne refusait pas seulement une défaite, mais le déshonneur. La veille, le 17 Juin, à Auray, au lieu d'une des célèbres victoires de Jeanne d'Arc, Pétain a demandé l'armistice.
Ainsi sonne le glas de ce qu'on a appelé "la drôle de guerre". Dès le 17 Juin, des Français, peu nombreux mais résolus, comme Messmer, ayant entendu le discours de Pétain, ont décidé de poursuivre le combat.
Le soir du 17 Juin, accompagné de Geoffroy de Courcel, le Général reprend l'avion pour Londres.
Le 18, après s'être enfermé tout l'après-midi dans un bureau, tandis qu'une jeune femme, Elisabeth de Miribel, qui s'était présentée au Général sur le conseil de quelques relations, entreprend de déchiffrer et de taper à la machine les feuillets qu'il lui remet peu à peu, il rédige l'Appel.
L'Appel du 18 Juin 1940, radiodiffusé à la BBC, à Londres, est prononcé à 18 heures, heure locale.
C'est le début d'une épopée qui fonde et fondera pour longtemps la conscience, et l'exemple du Général de Gaulle, dont s'inspireront plus tard dans le monde de nombreux chefs, des peuples luttant pour leur liberté ou leur indépendance, demeurera toujours, et autant qu'il y aura des tyrans, des fous ou des idéologies criminelles, comme jamais il n'y en eut tant qu'aujourd'hui.