La symbolique présidentielle
Ce soir, quelques évocations éparses en guise de promenade.
Dimanche dernier, suivant cette soirée sur i>TELE, le candidat français parvenu en tête, était attendu, tard dans la soirée, aux alentours de Minuit trente, et un peu plus tard un avion privé arrivait au Bourget.
La voiture (du futur président) accompagnée d'une escorte de motards de sécurité, regagnait Paris, suivie tout le long du trajet par la chaîne i>TELE.
Les journalistes notaient qu'il ne se dirigeait pas au siège historique de la rue de Solférino (ancien QG de campagne depuis Mitterrand), mais vers son domicile, et qu'il adoptait déjà une attitude présidentielle. Cela confirmait ses propos, plus tôt dans la soirée, alors que, parvenu en tête du premier tour devant tous les candidats, il se considérait comme le représentant naturel du changement et que le résultat le désignait par évidence comme le prochain président.
Effectivement, alors que les attitudes ni les habitudes d'un président ou d'un haut personnage d'état ne lui sont pas naturelles, le vainqueur du Premier tour marquait cependant le nouvel état des choses issu des résultats. Ses propos devenaient saillants, comme le remarquaient les journalistes, lorsqu'avant de monter dans l'avion, il répondait au sujet de cette proposition sur les trois débats.
Pour ma part, je considère qu'il est prêt à gouverner, pour ce que l'on peut attendre, de l'extérieur, et sans entrer dans des considérations d'idées dont la discussion n'a pas de place sur le Site. Une nouvelle preuve en a été administrée aujourd'hui, lors de la conférence de presse internationale, effectuée sur le ton d'un président en exercice, flanqué du drapeau français et du drapeau européen dont les derniers chefs d'état ont crû bon de s'accompagner.
Même si le changement très crédible et muni de solides espérances, ne se confirmait pas, on aurait eu durant quelque jours à peine, durant au moins quelques instants, la sensation que le plus important aurait été possible : la France représentée, prise en mains, selon une formule qui corresponde au bon sens et à la tradition française, et les idées n'ont rien à voir là-dedans. Qu'on le veuille ou non, il existe une formule obligée dans l'exercice du pouvoir : celui-ci ne peut se concevoir en dehors de la norme comprise par tous. Il doit y avoir un comportement acceptable, adéquat. Quelle crédibilité, quelle autorité pour un chef d'état sinon, d'être entendu par ceux qui enfreignent l'essentiel ? Or ce camp ne sait plus rien de tout cela, ni de tout le reste, et il erre depuis trente ans, vidé de lui-même...
J'avais été choqué du refus de Jacques Delors, de refuser les avances qui lui étaient faites pour rassembler son camp et devenir président. Il avait allégué le temps qu'il souhaitait consacrer à sa famille. Même si par la suite, j'avais pu comprendre cette attitude, à ce moment-là je m'étais dit que la culture de ce camp serait toujours irrémédiablement différente, inconciliable avec celle qui existait en principe autrefois, en gros dans le camp adverse, lorsqu'il s'identifiait aux notions traditionnelles.
Il faut dire que les images d'autrefois n'existaient plus depuis bien longtemps dans ce dernier camp. Exemple, chez Madame de Villepin, qui avait dit (presque sérieusement ?) au moment où son mari pouvait être sur le point d'endosser le costume présidentiel, en gros qu'elle ne supporterait pas de continuer. Je m'étais dit que décidément, les temps ne valaient plus grand-chose.
On a dit qu'Anne-Aymone, lorsque la perspective de voir son mari président devint une réalité imminente, qu'elle aurait répondu à l'une de ses soeurs : "Je rentre au couvent !" Mais, ces propos, s'ils ont existé, se déroulaient en privé. Ils ne comportaient d'ailleurs pas de désaveu direct du sens des responsabilités. Plutôt sans doute un réflexe devant le vertige.
Sur ce thème de la symbolique présidentielle, à suivre.