Ecrivains et Artistes
Cet article concerne la France et la situation des Ecrivains, des auteurs divers et plus généralement des Artistes, pour lesquels nous avons fait part en ce début d'année de nos propositions au Ministre de la Culture.
La situation de ressources dont ne disposent pas ceux qui se consacrent à la création d'une façon approfondie et qui en ont fait leur occupation à plein temps, est proprement désastreuse.
Elle témoigne de l'entière et totale inconvenance du système culturel français constatée depuis de nombreuses années, de sa coupable indifférence pour le monde de la création, notamment dans les domaines littéraire et musical, et souvent aussi pictural.
L'innovation faste, ambitieuse, léguée par François Mitterrand, qui avait lui-même directement décidé au début de sa présidence, la création de La Maison des Ecrivains qui fonctionne en collaboration avec le Centre National du Livre, n'est plus qu'un très ancien souvenir. Les crédits ont fondu, aucune adjonction ni consolidation n'est venue prendre le relais, les auteurs français ne connaissent depuis longtemps que le désert total. La plupart des auteurs ne reçoivent de leurs publications - lorsqu'ils sont publiés- qu'une contribution symbolique, et un grand nombre d'entre eux est contraint d'exercer une profession de subsistance, ce qui les désengage de l'activité créatrice, nuit à celle-ci ou la réduit à néant, lorsqu'ils ne se contentent pas très souvent d'un RMI.
Cette situation, honte pour la France, doit cesser. Les auteurs qui se consacrent à leur art, les écrivains produisant une oeuvre, publiée ou non, mais régulière, doivent à notre avis compter sur une pension de création qui ne devrait jamais être inférieure, outre les allocations à effet de logement, à huit cents euros mensuels, afin de leur permettre d'exercer dans des conditions adéquates, et de pourvoir à l'acquisition des documents, ouvrages, sources documentaires ou autres, qui leur sont nécessaires. Cette mesure doit s'adresser à ceux qui n'exercent pas de façon naturel - c'est-à-dire par choix - une profession, et dont les revenus d'édition sont inférieurs à ce que nous estimons pour un minimum. Ceci est à prendre dans le contexte d'une dégradation généralisée, depuis plus d'une dizaine d'années, du monde et des conditions de l'Edition, et parallèllement, de celle du marché du livre. S'il fallait employer des termes barbares ici, on pourrait dire que ce "secteur" est un des plus gravement et des plus constamment sinistrés depuis quinze ans au moins, tandis qu'avant la situation n'était guère engageante pourtant. Les auteurs français subissent directement le contrecoup de l'échec économique de la Société, et il est temps que l'état prenne enfin ses responsabilités. Madame Catherine Trautmann avait annoncé, lors de son passage au ministère de la Culture : "Il faut relancer la Poésie". Cet excellent avis n'a pas été suivi d'effet, en raison sans doute de la volatilité avec laquelle la volière gouvernementale se renouvelle dans ce pays.
Ceci est un premier volet du programme complet que je présente au Ministère de la Culture.
La situation de ressources dont ne disposent pas ceux qui se consacrent à la création d'une façon approfondie et qui en ont fait leur occupation à plein temps, est proprement désastreuse.
Elle témoigne de l'entière et totale inconvenance du système culturel français constatée depuis de nombreuses années, de sa coupable indifférence pour le monde de la création, notamment dans les domaines littéraire et musical, et souvent aussi pictural.
L'innovation faste, ambitieuse, léguée par François Mitterrand, qui avait lui-même directement décidé au début de sa présidence, la création de La Maison des Ecrivains qui fonctionne en collaboration avec le Centre National du Livre, n'est plus qu'un très ancien souvenir. Les crédits ont fondu, aucune adjonction ni consolidation n'est venue prendre le relais, les auteurs français ne connaissent depuis longtemps que le désert total. La plupart des auteurs ne reçoivent de leurs publications - lorsqu'ils sont publiés- qu'une contribution symbolique, et un grand nombre d'entre eux est contraint d'exercer une profession de subsistance, ce qui les désengage de l'activité créatrice, nuit à celle-ci ou la réduit à néant, lorsqu'ils ne se contentent pas très souvent d'un RMI.
Cette situation, honte pour la France, doit cesser. Les auteurs qui se consacrent à leur art, les écrivains produisant une oeuvre, publiée ou non, mais régulière, doivent à notre avis compter sur une pension de création qui ne devrait jamais être inférieure, outre les allocations à effet de logement, à huit cents euros mensuels, afin de leur permettre d'exercer dans des conditions adéquates, et de pourvoir à l'acquisition des documents, ouvrages, sources documentaires ou autres, qui leur sont nécessaires. Cette mesure doit s'adresser à ceux qui n'exercent pas de façon naturel - c'est-à-dire par choix - une profession, et dont les revenus d'édition sont inférieurs à ce que nous estimons pour un minimum. Ceci est à prendre dans le contexte d'une dégradation généralisée, depuis plus d'une dizaine d'années, du monde et des conditions de l'Edition, et parallèllement, de celle du marché du livre. S'il fallait employer des termes barbares ici, on pourrait dire que ce "secteur" est un des plus gravement et des plus constamment sinistrés depuis quinze ans au moins, tandis qu'avant la situation n'était guère engageante pourtant. Les auteurs français subissent directement le contrecoup de l'échec économique de la Société, et il est temps que l'état prenne enfin ses responsabilités. Madame Catherine Trautmann avait annoncé, lors de son passage au ministère de la Culture : "Il faut relancer la Poésie". Cet excellent avis n'a pas été suivi d'effet, en raison sans doute de la volatilité avec laquelle la volière gouvernementale se renouvelle dans ce pays.
Ceci est un premier volet du programme complet que je présente au Ministère de la Culture.