Le débat sur la réunion de Nantes et de la Loire-Atlantique à la Bretagne
Nantes n'a jamais cessé d'être bretonne. Capitale des Ducs de Bretagne, et la Bretagne, entité culturelle qui précède l'Histoire, peuvent-elles être balayées par ce que l'on doit considérer au moins comme une illusion administrative sinon venteuse ? Ce débat vient d'entrer en grand, à travers ce qu'en témoigne l'article de Slate inséré à la fin de cet article et dont le contenu nourrit aussi l'occasion de quelques-unes des remarques qui suivent.
Voici nos arguments.
- L'appartenance de coeur à la Bretagne, massivement ressentie par les habitants de Loire-Atlantique ne doit pas s'opposer à leur souhait d'appartenir au grand paysage et au dynamisme Nantais. Opposer ce qui ressort de deux appartenances différentes et complémentaires serait le terme de toute possibilité de réussir et ne servirait que l'ogre assimilateur de l'administration française, et car il ne s'agit justement que d'une opposition fictive. La Bretagne peut s'enorgueillir de la réussite économique du Grand Bassin Nantais, et il est un argument de richesse, que le territoire breton comporte des espaces divers.
- en complément de l'idée précédente, deux identités d'appartenance existent ailleurs, sinon toujours. Il est un avantage pour tout le monde que ces deux latitudes se marient comme elles le devraient. La richesse accrue pour la Bretagne du riche bassin nantais et de la Loire-Atlantique, et les habitants de ces derniers qui en bénéficient directement et s'identifient à une grande réussite économique, qui peuvent continuer de s'ancrer dans l'espace culturel breton qui est le leur.
- L'on ne doit pas réduire une grande affaire à des préoccupations économiques. De même qu'on ne peut réduire les questions fondamentales d'identité à des questions de seule et très secondaire intendance, aléatoires qui, comme les prospérités commerciales, vont et viennent. L'identité, elle, ne change pas.
- le fait, signalé par l'historien cité par l'article ci-dessous, qui n'entre pas dans la question elle-même, ne peut pas servir pour dire que le dessin actuel des régions existait auparavant dans les groupements économiques régionaux de Clémentel, ni dans les dispositions de Daladier. Des dispositions d'intendance ne peuvent ni comporter ni faire avancer une autre réalité officielle qui celle qui repose sur la légitimité. Les autres raisons, même que ci-dessus.
Egalement, l'état peut organiser les parties de son territoire sous un aspect administratif, on ne peut lui reconnaître aucune autorité à nommer ou renommer ce qui existe déjà. Nous ne développerons pas ces aspects.
Certes, il faut combattre la situation actuelle, mais sans complexe et sans traumatisme et n'en n'accordant pas plus aux divisions administratives que ce qu'elles valent : pas grand chose.
Royauté-News affirme que les Bretons doivent inscrire leur volonté dans les faits, sans attendre l'accord des autorités bloquantes. Ils doivent poursuivre leurs démonstrations symboliques, mais aussi désormais traiter pour nulle la réalité officielle, et d'abord, en l'ignorant en permanence, comme l'a fait de son côté l'Institut Géographique National. Ce qui souligne quelle considération reçoit et doit recevoir l'état, avec ses empiètements, et ses méthodes.
L'article de Slate : Bretagne, la guerre des frontières