Les mariages du Comte de Paris et de son fils Jean

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Quel esprit pousse les membres de la Maison Royale de France vers l'Espagne ? C'est ce que je me demandais lors de l'annonce du mariage prochain du Prince Jean, Duc de Vendôme, avec une jeune femme hispano-autrichienne, Philomena de Tornos, que nous vous avions présentée le 1er Décembre, petite-fille d'un secrétaire du Comte de Barcelone, qui était le père de l'actuel Roi Juan Carlos.

J'envisageai une forme d'instinct visant à s'associer  de plus près à l'Espagne, par une sorte de contre-identification avec le prétendant espagnol, le Prince Louis de Bourbon (1), dont les partisans se sont fait envahissants depuis quelques années...

Mais en réalité, c'est son père, le Comte de Paris, actuel Chef de la Maison de France, qui avait ouvert le bal espagnol en épousant autrefois civilement, en 1984 après s'être séparé de sa première épouse, Micaëla Cousiño y Quiñones de León.

Or le mariage religieux du Comte de Paris et de sa seconde épouse, qui se déroulera au mois de Septembre au Château d'Arcangues, vient d'être annoncé récemment. Cette nouvelle fait suite à la décision de l'Eglise ayant déclaré nul le premier mariage d'Henri. C'est une heureuse nouvelle !

Dans mon article sur le livre Les comtesses de la Gestapo de Cyril Eder, j'évoquai brièvement les San Carlos qui m'étaient de nom connus. J'ignore toujours si ceux évoqués par l'auteur ont un lien quelconque avec ceux d'aujourd'hui, peu importe d'ailleurs, et plusieurs familles ont porté ce nom d'une façon ou d'une autre. Ils me sont connus par le nom car la meilleure amie de ma tante Marguerite était Anita Quiñones de León. Or elle était crois-je me rappeler la cousine du Marquis et de la Marquise de San Carlos qui achetèrent, en 1925 si je ne me trompe, le splendide Château de Fénelon, celui de la famille de l'illustre Fénelon, en contrebas duquel, dans une chaumière naquit dit-on le futur Cygne de Cambrai. De grandes réceptions avaient lieu alors, chez ceux des environs qui recevaient sans cesse. La singularité fut de voir arriver quelques années plus tard, quelques kilomètres en contrebas du Château de Fénelon dont les propriétaires étaient réputés Franquistes auprès des habitants de cette région, des camps de réfugiés espagnols de la Guerre d'Espagne, en 1936, installés le long du Fleuve Dordogne.

J'eus la surprise voici quelques années de m'apercevoir que la Princesse de Joinville, c'est-à-dire l'épouse de l'actuel Comte de Paris, était la fille d'une Quiñones de León, Marquise de San Carlos, titre appartenant aujourd'hui à l'épouse du Prince. Ainsi, Henri ouvrait-il le bal vers l'Espagne, tandis que le père de Micaëla, de son côté appartenait à une grande famille figurant parmi les premiers pionniers américains et fondateurs du Chili. Après tout, l'union des deux pays est naturelle, et leur dynasties, bien que distinctes, issues de la même souche, convergent aujourd'hui après de multiples mariages entre les Bourbons d'Espagne ainsi que les Bourbon-Siciles issus de ceux-ci, et les Princes de la Maison de France.

La grande famille des d'Alcedo, Marquis de San Carlos, était dans toute la première partie du siècle (le dernier) très à la mode française puisque l'ambassadeur de Sa Majesté le Roi Alphonse XIII à Paris n'était autre que l'un d'eux, le grand-oncle de Micaëla. Son nom est gravé sur une plaque modeste à l'entrée de l'Institut d'Etudes Hispaniques à Paris, et il a laissé dans la capitale française un souvenir brillant.

La cérémonie aura lieu au Château d'Arcangues, au Pays Basque, propriété de la très ancienne famille des Marquis d'Arcangues. Et c'est un très beau geste et un très beau choix. Car la tradition que suivaient toujours les rois de France au voyage d'Espagne, était de faire dernière halte chez les Marquis d'Arcangues.

Quant à Jean d'Orléans, Duc de Vendôme, qui continue à sa manière la tradition de cette Maison, il épousera le 2 Mai à Senlis Mademoiselle Philomena de Tornos y Steinhart, devant Monseigneur Brizard, Directeur de la sublime Oeuvre d'Orient, et ceci lorsque je l'ai appris, m'a mis de fort bonne humeur.

Récemment, les fiancés assistaient au Bal de l'Ordre de Malte au Casino de Madrid. L'année des héritiers de la Maison de France sera donc espagnole.



(1) L'auteur de ces lignes, bien que considérant  comme spécialiste des questions dynastiques le Comte de Paris comme le Chef de la Maison Royale de France, reconnaît à Louis de Bourbon le titre de Prince, dont il se trouve privé aujourd'hui sur le sol espagnol.

Publié dans Ma Chronique

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L
Il n'y a eu aucune suppression de qualité. Luis-Alfonso est, dans le droit espagnol en vigueur, Alteza Real. Le roi d'Espagne n'est pas au-dessus de la loi. A l'heure actuelle, la Casa Real viole les dispositions législatives en vigueur, tout simplement.
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R
<br /> <br /> Lorenz, je comptais vous répondre même sans le renvoi vers cet article en raison du mariage religieux d'Henri.<br /> <br /> Dans les faits, le Prince Louis en est privé à partir du moment où comme vous l'affirmez vous-même, les organes qui donnent le "la" lui refusent cette appelation et lui attribuent celle<br /> d'Excellence.<br /> <br /> Au regard d'un site comme le nôtre, ce ne sont pas les dispositions légales en vigueur qui constituent la base de repère. Mais d'abord les faits. Il est peu envisageable que les organes<br /> officiels représentant directement le palais puissent faire ainsi, sans l'accord implicite du Roi.<br /> <br /> Très rares sont les princes en Espagne c'est vrai. Mais cette qualité s'attache par nature à tous les Infants. Quant à Felipe, il est Prince des Asturies, mais aussi de Gérone et de Viana.<br /> N'oublions pas Don Juan Carlos qui fut déclaré Prince d'Espagne, comme devant monter sur le trône après Franco.<br /> Il y eut aussi Godoy, et quelques autres, qui ne me sont plus en tête, même si je vous accorde que rarissimes furent les titres de prince en Espagne, dont certains ne sont pas contemporains.<br /> Plusieurs très hautes maisons espagnoles sont en outre reconnues à la qualité de prince qu'elles possèdent au surplus de leurs titres espagnols. Par ailleurs, les rois successifs (Alphonse XIII,<br /> par exemple, ont autorisé plusieurs fois certains de leurs cousins des autres branches Borbón utiliser cette qualité sur le sol espagnol.<br /> <br /> <br /> <br />
L
Le roi Juan Carlos n'a jamais supprimé à Luis-Alfonso le titre de Prince, vu qu'il n'y a qu'un seul prince en Espagne, le Prince des Asturies. Le roi n'a pas davantage retiré à Luis-Alfonso son prédicat d'altesse royale qui figure sur son acte de naissance et dont il a le droit de jouir à titre viager. Il se trouve simplement que la Casa Real a pris l'habitude - au mépris des textes en vigueur - de donner à Luis-Alfonso le traitement d'Excelentisimo Señor qui correspond au rang (inférieur, s'agissant de l'aîné des descendants d'Alphonse XIII) de Grand d'Espagne.
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R
<br /> <br /> Comme ce que vous dites l'indique, il y a bien eu suppression de qualité. J'en ai déjà parlé, je vous donnerai le lien demain.<br /> <br /> <br /> <br />
U
Merci pour votre réponse. Je n'étais pas au courant de cette décision du roi Juan Carlos.
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U
Cette querelle dynastique est décidément bien complexe à comprendre pour moi... Pourquoi Louis-Alphonse ne peut-il pas porter le titre de prince en Espagne?
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R
<br /> <br /> Bonjour cher ami Belge ! <br /> <br /> Le roi Juan Carlos a supprimé le titre de Prince à Louis de Bourbon. Il faut y voir très certainement pour cause l'agitation produite en France par ses partisans. Juan Carlos étant proche de la<br /> Maison Royale de France, il ne peut laisser un membre de sa famille publiquement prendre des positions que le roi n'admet pas et par ailleurs qui ne tiennent pas. Il a donc supprimé les titres de<br /> Louis Alphonse.<br /> <br /> <br /> <br />